Dans ses dessins, Franck Rezzak revitalise des pratiques archaïques. En s’inspirant des fresques antiques, des peintures murales ou rupestres, sa démarche allie le souci du détail au raffinement du trait, créant des motifs qui jouent autant sur les perceptions que sur les symboles. Hors de toute intention narrative toutefois, son travail ne saurait orienter une interprétation ou le sens de la lecture.
Dans ces huis clos au contraire, le regard est mobile : il se perd, s’attarde ou s’enfuit. La construction graphique répond à un principe de libre association des éléments, à partir duquel s’organise une dramaturgie incongrue et fantasque. Des êtres hybrides et des animaux étranges peuplent ce monde en éclats, lieu composite de signes et de formes, où l’organique côtoie la géométrie.
Dans cette prolifération de références et de significations, le sens se crée à même le regard du spectateur, plus qu’il ne s’impose à lui. Aussi l’installation est-elle utilisée comme un laboratoire d’expérimentation qui perturbe la perception ordinaire. En associant sculptures, objets, bandes sonores et vidéos, Franck Rezzak construit un système de résonances original, entre énigme et rébus, qui ne contraint pas le public au déchiffrage.